/ les immobiles
LE DÉSORDRE DES CHOSES
"C’était décembre. La pluie tombait en vrac. Les flaques, en grappe sur Lyon. La Neige, absente. J’écris sur le fascisme à cette époque. Je n’écris pas, je crie. Je crache. Je travaille à ma postérité. J’écris des textes loins de moi, pour d’autres, je parle avec des préceptes et concepts de paroles étrangères. Je me fais copiste. Mes textes sont âpres, et vulgaires, je ne trouve pas l’angle. C’était décembre 2013.
Et puis, je ne sais pas, c’est à nouveau l’histoire d’une traversée. Un voyage en train. Sur le trajet Lyon-Nancy, la pluie se mue en neige. Je comprends que c’est cela que je dois écrire. Ecrire la verte et blanche vallée (au dépend des saisons). Je pense au petit fascisme que nous portons tous en nous, à l’époque je débute Pasolini, c’est complexe, j’aime ça, des ailes me poussent, j’écris, encore, et encore.
Un village prend plume, des habitants. J’écris une choralité, j’écris une ode. Et puis ce qui me tient revient. Je réécris sur le fascisme et sur l’émancipation. Un couple de citadins, je l’écris. Une voisine, je l’écris. L’adaptation, je l’écris. La soumission, je l’écris. Le désordre des choses, je l’écris.
Je me pose une question : si la communauté pour s’ériger à besoin de règles, qu’advient-il de celui qui ne les accepte pas ? Et à l’inverse, qu’advient-il du libre-arbitre de celui qui les accepte ? Ça tient du mythe.
Un mythe, voilà. Parce que je suis né dans un village de chasseurs et de conteurs, et que c’est aussi pour eux que j’écris."
mise en scène Le Désordre des choses
texte Guillaume Cayet
costumes Sofia Bencherif
son Antoine Briot
scénographie Analyvia Lagarde
lumière Quentin Rumaux
avec Géraldine Dupla, Arthur Fourcade, Lola Giouse et Aurélia Lüscher
Création décembre 2015
Crédit photo © Nolwenn Delcamp Risses